Gros gros coup de coeur
Mon petit livre que je vais glissé dans mon sac pour le garder près de moi le plus longtemps possible c'est Une si belle école de Christian Signol. parce que je le reconnais cela parle d'un quotidien qui m'est si cher, parce que je me reconnais un peu dans Ornella, parce que j'ai adoré la simplicité et la fluidité de l'écriture de Signol: ces descriptions fascinantes des paysages du Lot, de cette campagne si rude, si rustre, si énigmatique et en même temps si attachante. ces gens de la campagne des années 50 si simples au sens noble du terme, si difficiles à apprivoiser et pourtant si fascinants.
Tout m'a bouleversé dans ce livre : Ornella cette jeune institruce fraichement moulée de l'Ecole Normale à l'audace si surprenante pour ses 20 ans, Pierre cet homme posé, d'une grande sagesse d'esprit, leur amour si fort, si vrai, si limpide comme on en rêve toutes, les enfants...
J'ai découvert une époque qui m'était inconnue , la France des années 50-60, des années pas si éloignées de nous et pourtant si différentes, une façon de vivre si différente de la vie de maintenant où les petits bonheurs si infimes soient-ils prennent toutes leurs vérités.
Les pages se tournent presque seules. Ornella et Pierre deux petites perles d'instituteurs...
Morceaux choisis :
"Vous arrivez à la mauvaise saison, vous savez? L'école, avant la Toussaint,ici, c'est pas la coutume. Les parents ont beson des enfants..."
"Je ne savais pas , au contraire, que le chemin leur permettait au moins d'apprendre leurs leçons, alors que ceux qui rentraient plus vite étaient réquisitionnés pour les travaux de la ferme familiale. j'allais découvrir tout cela, renoncer à beaucoup d'idées préconçues, au cours du mois d'Octobre."
"Je m'y rends souvent , l'après-midi, pour une promenade qui me restitue des sensations souvent fidèles à celles du temps lointain où mes petites jambes me faisaient trouver long le chemin du village. Ma mère tient ma main comme je me suis efforcée de tenir la main des enfants que l'on me confiait. De temps en temps, je reviens à Seysses et je marche sur le chemin en écoutant Pierre me parler. Je relis souvent ses poèmes, et je sens sa présence auprès de moi avec une telle intensité que je tends ma main, parfois, en espérant qu'il va la prendre."